" Se mettre à l'écoute des aides-soignantes "
Suspectées de maltraitance, les aides-soignantes en gériatrie souffrent du contrôle de leur hiérarchie et des familles de patients. La psychologue Pascale Molinier suggère de " construire de la confiance, en comprenant les enjeux du travail soignant ".
Vous avez réalisé une enquête sur les toilettes " difficiles " effectuées par les aides-soignantes dans des structures pour personnes âgées. En quoi l'analyse de leur travail donne-t-elle un nouveau regard sur les risques de maltraitance dont elles sont souvent soupçonnées ?
Pascale Molinier : Les notions de " maltraitance " et de " bientraitance " peuvent être trompeuses. Ce dernier concept, défendu par les établissements de façon certes légitime, désigne surtout un arsenal de techniques managériales : formation, charte, évaluation de l'excellence, etc. Pour se prémunir du risque de maltraitance et rassurer les familles, dans le même esprit qu'une démarche qualité, les établissements exercent un contrôle et une vigilance sur les soignantes. Mais cela est déconnecté des problèmes réels de travail. Car quand on observe le terrain mouvant des pratiques, tout semble plus ambigu. A chaque situation particulière correspond le bon geste. Mais quel est-il ? Un simple exemple : une aide-soignante n'avait pas mis ses chaussons à une personne en fauteuil roulant, à sa demande. En tenant compte de l'avis de la patiente, elle était dans la logique du soin. Mais cela a été interprété par les...
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