La sensibilité aux conditions de travail progresse

par François Desriaux / janvier 2009

Présidence française de l'Union européenne oblige, il fallait montrer patte blanche pour participer au Forum international travail-santé (Fits), les 3 et 4 novembre dernier à Paris. Avec une assistance réduite et triée sur le volet, les débats ont été quelque peu convenus. On retiendra cependant les résultats du traditionnel sondage commandé par le ministère du Travail sur la sensibilité de l'opinion publique aux conditions de travail et réalisé cette année par l'institut LH2.

Sentiment d'exposition. Le chiffre le plus spectaculaire tient dans la progression du sentiment d'exposition aux accidents du travail (AT) ou aux maladies professionnelles (MP) : 42 % des actifs s'estiment concernés par ces risques, contre 34 % dans le sondage réalisé pour le Fits de 2004. Ce ressenti est plus fort dans le BTP, le secteur agricole et chez les ouvriers. La part des actifs se disant "personnellement exposés à un risque important" d'AT ou de MP a augmenté elle aussi, mais plus légèrement. Le sentiment d'exposition est plus grand s'agissant des maladies professionnelles : 25 % des personnes interrogées jugent qu'elles encourent des risques importants, contre 20 % en 2004.

Par ailleurs, pour 33 % des personnes interrogées, le stress est le risque le plus important, suivi du travail sur écran. Mais cette hiérarchie des risques varie selon l'activité. Dans le secteur agricole et chez les ouvriers, le port de charges lourdes arrive en tête. L'avance en âge constitue aussi une inquiétude : selon 51 % des sondés, les conditions de travail sont plus difficiles à supporter pour les salariés âgés. Enfin, 70 % des personnes interrogées trouvent que les problèmes de santé au travail sont bien traités dans leur entreprise. On croit presque rêver.