Les services de santé au travail déboussolés
Infirmières du travail, assistants en santé au travail... Ils sont censés pallier la pénurie de médecins dans le suivi des salariés et la prévention. Réalisée avec l'appui de chercheurs menant une étude sur le sujet, notre enquête montre que cela fonctionne mal.
Le remède serait-il pire que le mal ? La mise en place de la pluridisciplinarité, mesure centrale de la dernière réforme de la médecine du travail pour améliorer le fonctionnement des services de santé au travail interentreprises (SSTI), semble produire l'effet inverse de celui recherché. "Les solutions adoptées aujourd'hui pour déléguer les tâches que les médecins du travail ne peuvent plus assurer conduisent à un appauvrissement de leur métier, qui entrave le développement de l'activité clinique à des fins de prévention", explique Sandrine Caroly, chercheuse en ergonomie à l'université de Grenoble. L'étude qu'elle pilote sur les pratiques à l'oeuvre dans les SSTI (voir "Repères") brosse un tableau alarmant de la situation. L'équipe de chercheurs, qui a mené des enquêtes de terrain dans plusieurs régions, a accepté de nous livrer ses premières observations.
Tout d'abord, un constat : "Il y a une énorme tension entre ce qui est prescrit par la réglementation et la réalité du terrain", souligne Sandrine Caroly. Les services observés n'arrivent plus à assurer les actes médico-légaux : ils accumulent du retard sur les visites périodiques et sur les fiches d'entreprise de leurs...
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