Soins intensifs pour policiers qui craquent

par Rozenn Le Saint / janvier 2017

Surmenage, climat de tension, traumatismes... le burn-out et la souffrance n'épargnent pas les policiers. Qui plus est dans le contexte d'état d'urgence post-attentats. Le centre du Courbat prend en charge les agents au bout du rouleau. Reportage.

La cloche de l'appel sonne. Il est 9 heures du matin. Fébrile, Jacques1 s'apprête à se lancer dans un discours d'adieu. Car il compte bien ne plus jamais avoir à revenir au Courbat, un établissement de soins de suite et de réadaptation (ESSR), situé au Liège (Indre-et-Loire). "Il y a un avant et un après Le Courbat", affirme ce policier vendéen. Un après, surtout. Jacques a failli passer à l'acte. Dans sa brigade, ils s'étaient retrouvés à deux, au lieu de cinq, "à travailler sans filet". A 53 ans, il n'a plus supporté la pression. "En mai, j'étais à deux doigts de péter un plomb. J'ai fait le con au boulot. On a été obligé de me désarmer et les médecins m'ont amené ici", raconte-t-il.

Financé par l'Assurance maladie et géré par l'Association nationale d'action sociale des personnels de la police nationale et du ministère de l'Intérieur (Anas), sorte de comité d'entreprise de cette administration, Le Courbat accueille essentiellement des représentants des forces de sécurité, qui constituent 60 % de ses patients : policiers surtout, mais aussi gendarmes, personnel pénitentiaire et pompiers. La Sécurité sociale lui impose néanmoins...

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    Les prénoms des patients ont été modifiés.

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