
Sommes-nous bien protégés face aux nanomatériaux ?
Tony Musu, chercheur à l'Institut syndical européen, et le Dr Patrick Lévy, expert pour l'Union des industries chimiques et le Medef, défendent deux positions contradictoires sur la prévention des risques liés aux nanomatériaux.
La conférence finale Nanogénotox, coordonnée par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), s'est tenue à Paris, fin février. Quels enseignements tirez-vous de ses travaux en matière de génotoxicité des nanomatériaux ?
Tony Musu : Le principal enseignement de la conférence finale et de ce long processus scientifique, c'est que, à ce jour, on ne dispose toujours pas de tous les tests toxicologiques nécessaires pour évaluer les dangers potentiels des nanomatériaux manufacturés. Pourtant, ces substances sont déjà fabriquées en grandes quantités dans nos usines et présentes dans de nombreux produits de notre vie quotidienne. Ce projet européen, qui aura duré trois ans et qui a impliqué quatorze agences nationales ou instituts de recherche publics dans onze pays différents, visait à obtenir une méthode fiable pour détecter le potentiel génotoxique des nanomatériaux, c'est-à-dire leur capacité à induire des dégâts sur l'ADN et éventuellement des cancers. Trois familles de nanomatériaux très représentatives de ce qu'on trouve actuellement sur le marché européen ont été étudiées in vitro et parfois in vivo : les oxydes de titane, les oxydes de silice amorphe et les nanotubes de...
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