Le sort réservé aux sous-traitants fragilise la sûreté nucléaire
Pour Michel Lallier, représentant de la CGT au Haut Comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire, la coopération entre les opérateurs et les savoir-faire collectifs sont aussi importants pour la sûreté que le dispositif technique.
En quoi les nouveaux modes de management peuvent-ils conduire des salariés du nucléaire à prendre des doses de rayonnements ionisants supplémentaires ?
Michel Lallier : Les contraintes du travail se sont considérablement renforcées. Dès lors que l'électricité est devenue une marchandise - et le nucléaire en est la source première de fabrication -, les salariés des centrales ont vu leur activité marquée par une multiplication des contraintes : diminution des effectifs, pression temporelle, réduction des moyens matériels... Et tout cela a pour conséquence d'accroître les risques, à la fois en termes de santé, de sécurité et de sûreté.
Pourquoi la sûreté est-elle concernée ?
M. L. : Parce que la sûreté repose sur trois piliers : un pilier technique et procédural, c'est-à-dire le technique et le mode d'emploi du technique - qu'on appelle aussi " prescriptif " -, un pilier social et organisationnel et un pilier humain. Une centrale nucléaire ne fonctionne pas par le génie propre de la technique, mais parce qu'il y a des gens qui la font fonctionner. Les conditions dans lesquelles ces travailleurs exercent leurs compétences sont tout aussi importantes que la machine en elle-même...
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