Sur les traces des cancers professionnels des dockers
Menée auprès de dockers de Nantes et Saint-Nazaire, la recherche-action Escales a démontré qu'ils ont été exposés à de multiples cancérogènes. Un atout pour la reconnaissance des atteintes professionnelles de ces salariés, et leur prévention.
Sur les docks, on meurt dix à douze ans trop tôt." C'est avec cette phrase choc que Jean-Luc Chagnolleau, docker pendant plus de trente ans sur le port de Nantes, dénonçait les risques pour la santé encourus dans les métiers portuaires lors d'un colloque sur le sujet en 2011. Atteint d'un cancer du rein, qui l'a emporté depuis, à l'âge de 55 ans, il voyait disparaître nombre de ses collègues, souvent jeunes. Les cancers lui paraissaient trop nombreux. C'est ce qui l'a poussé à créer, en 2009, l'Association pour la protection de la santé au travail des métiers portuaires (APPSTMP 44). Celle-ci a mené en 2009-2010 une première enquête auprès de 243 dockers et anciens dockers de Nantes/Saint-Nazaire : 85 signalaient être atteints d'une maladie grave et 43 étaient décédés. Soit plus d'un salarié sur deux.
Quatre ans plus tard, le cancer du rein de Jean-Luc Chagnolleau vient d'être reconnu d'origine professionnelle par le tribunal des affaires de Sécurité sociale (Tass) de Nantes. Une reconnaissance qui doit beaucoup aux résultats, rendus en 2014, d'une recherche-action nommée Escales (pour "Enjeux de santé au travail et cancers : les expositions à supprimer dans les métiers...
Nous sommes heureux que vous aimiez nos contenus.
Vous ne possédez pas d'abonnement à Santé & Travail.
Abonnez-vous pour accéder aux contenus numériques.
- Formule intégrale 35€ Je choisis cette formule
- Formule 100% numérique 30€ Je choisis cette formule
Découvrez nos offres à destination des étudiants et des institutions.