
Trop de "bullshit jobs"
Ils n'ont ni sens ni utilité, et cela fait souffrir ceux qui les occupent. Les bullshit jobs - emplois "à la con" - seraient en inflation, selon David Graeber, l'anthropologue qui les a définis. Les chiffres du ministère du Travail permettent d'y voir plus clair.
Bonne nouvelle : l'Américain David Graeber, le créatif anthropologue anarchiste, auteur du monumental Dette : 5 000 ans d'histoire, s'est lancé dans l'analyse des conditions de travail. Dans Bullshit Jobs (littéralement, "emplois à la con"), paru en France en septembre dernier (voir "A lire"), il soutient qu'une part croissante et importante des emplois, qui atteindrait 37 % au Royaume-Uni, n'a ni sens ni utilité. Pire encore, ces emplois insensés et ennuyeux sont bien mieux payés que des métiers infiniment plus utiles à la société, comme éboueur, infirmière ou enseignant. Les statistiques les plus récentes dont on dispose en France, plus précisément les données de l'enquête Conditions de travail et risques psychosociaux (CT-RPS) de 2016 (voir encadré ci-dessous), confirment-elles cette thèse, et pour quelle proportion des emplois ?
Logique féodale
Tout commence en 2013 avec un billet de Graeber publié sur le site du magazine anarchiste Strike !, qui lui avait demandé s'il n'avait pas "dans [ses] tiroirs un truc provocateur que personne d'autre ne prendrait le risque de publier", relate l'auteur dans son dernier ouvrage. Le "truc" a eu alors un énorme écho...
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