Dioxyde de titane : la justice européenne confirme l’annulation du classement cancérogène

par Rozenn Le Saint / 02 septembre 2025

Le lobbying des fabricants de dioxyde de titane (TiO2) a payé. Le 1er août dernier, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a confirmé l’annulation de la classification, comme substance cancérogène, de cette substance chimique utilisée dans les produits tels que la peinture et les médicaments. Et ce, malgré ses risques avérés pour la santé des travailleurs qui l’inhalent, notamment ceux du BTP, de la chimie, de l’alimentaire et des cosmétiques. Début 2023, afin de faire reconnaître ce danger, la Commission européenne et la France avaient déposé un recours, appuyé par un avis du comité d’évaluation des risques de l’Agence européenne des produits chimiques, l’Echa. Un avis contesté par les fabricants de TiO2

« Cette décision de la CJUE est un revers plus que regrettable », déplore Mathilde Detcheverry, déléguée générale de l’Association de veille et d’information civique sur les enjeux des nanosciences et des nanotechnologies (Avicenn) et responsable du site informant sur le sujet. « Elle annule la classification du dioxyde de titane comme cancérogène, mais pas les risques de cancer pour les travailleurs, commente-t-elle. Il est donc particulièrement important qu’ils soient informés et protégés des dangers de cette substance, notamment via des masques, pour éviter qu’ils respirent ces particules, en particulier les plus volatiles et les plus dangereuses. Les nanoparticules qui pénètrent le plus profondément dans les poumons entraînent des inflammations, susceptibles de favoriser des cancers ».

Dans les produits alimentaires, l'interdiction du dioxyde de titane, agent blanchissant connu sous le nom de colorant E171, demeure.