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Fonctionnaires sous pression

par François Desriaux / janvier 2013

Il semble que les fonctionnaires soient logés à la même enseigne que les "survivants" des plans sociaux. Sous prétexte que les premiers ont la garantie de l'emploi et que les seconds ont sauvé le leur, il serait inconvenant d'évoquer leurs conditions de travail.

Pourtant, c'est bien le moment d'en parler, car les conditions de travail des agents des trois fonctions publiques se sont dégradées ces dernières années. En cause, les évolutions successives de la notion d'"offre de services aux usagers", l'introduction de méthodes et de critères de gestion importés du secteur privé, sans oublier bien sûr tout ce qui découle du credo politique dominant, selon lequel le salut des économies modernes passe par la diminution des dépenses publiques.

S'ensuivent la réduction des effectifs par le non-remplacement d'un fonctionnaire retraité sur deux ; la rationalisation et l'intensification du travail, que l'on connaît bien dans les entreprises privées ; enfin, la fragilisation des collectifs.

Sauf que, du côté des usagers, la demande de services publics n'a jamais été aussi forte. Et la crise n'a fait qu'aggraver le décalage entre les besoins de la population et les moyens que les agents peuvent mobiliser pour y répondre. De cette impossibilité d'éprouver la satisfaction du devoir accompli, naît la souffrance des fonctionnaires. Surtout s'ils ont embrassé la fonction publique par conviction citoyenne.

Stress majoré pour les agents des Impôts

par Martine Rossard / janvier 2013

La fusion des Impôts et du Trésor public, les réductions d'effectifs et le pilotage par indicateurs ont aggravé le stress des agents et les tensions avec les usagers. Pour y remédier, l'administration a ouvert des espaces de dialogue sur le travail.

Les agents de l'administration fiscale ont-ils payé un trop lourd tribut lors de sa réforme ? Depuis la fusion en 2008 des Impôts et du Trésor public, les organisations syndicales dénoncent une aggravation des conditions de travail. "Nous constatons une dégradation de la vie au travail après une restructuration à la hache et la suppression de milliers d'emplois, sans diminution de la charge de travail... Nous sommes à flux tendu avant même la suppression de 2 023 emplois prévue en 2013", affirme ainsi Michel Faure, secrétaire national du syndicat CGT Finances publiques. Une inquiétude partagée par Vincent Drezet, secrétaire général du syndicat Solidaires Finances publiques : "Depuis 2002, nous avons perdu 25 000 emplois, surtout en catégorie C, pour l'essentiel depuis la fusion Impôts/Trésor en 2008, alors que les agents connaissent multiplication et complexification de leurs tâches."

Une étude menée en 2011 par une équipe du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), à la demande de la direction générale des Finances publiques (DGFIP), a constaté une intensification du travail, due aux réorganisations multiples, aux changements législatifs, aux objectifs quantitatifs, à...

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