© Shutterstock

Ce travail qui plombe le sommeil

par François Desriaux / juillet 2015

Dis-moi comment tu dors et je te dirai comment est ton travail... Il est maintenant bien établi que la plupart des contraintes physiques et psychiques de travail peuvent avoir une influence néfaste sur le sommeil, en termes de durée et de qualité. Il y a bien sûr le travail en horaires alternants, de nuit, et les longues journées. Mais pas seulement. L'insatisfaction dans son travail, le travail répétitif sous pression temporelle, la difficulté à concilier vie professionnelle et vie personnelle ou encore les efforts physiques lourds vont venir perturber le sommeil. Et c'est encore plus net avec le fait de devoir effectuer des choses que l'on désapprouve. Or ces troubles du sommeil ne sont pas bons pour la santé. Les mécanismes inflammatoires qu'ils déclenchent peuvent déboucher à la longue sur des pathologies chroniques lourdes. Ce n'est pas rien, surtout avec une population de travailleurs âgés qui augmente du fait du recul de l'âge de la retraite. S'inquiéter des troubles du sommeil chez les salariés quand on est médecin du travail ou élu de CHSCT n'est donc pas superflu. C'est même une façon de garder les yeux grands ouverts sur la santé au travail.

Un travail qui n'est pas de tout repos

par Serge Volkoff statisticien / juillet 2015

Selon l'enquête nationale Santé et itinéraire professionnel, la plupart des contraintes physiques ou psychiques imposées aujourd'hui par le travail contribuent à perturber le sommeil des salariés qui y sont exposés.

Une moitié seulement des salariés considèrent que leur nombre d'heures de sommeil est "suffisant, toujours ou presque" ; à l'opposé, un salarié sur dix le juge "insuffisant, presque tous les jours". Une moitié aussi, pas forcément les mêmes, déclarent n'être "jamais ou rarement" confrontés à des difficultés pour s'endormir, ou à des réveils la nuit, ou à un éveil précoce sans réussir à se rendormir... Mais un salarié sur dix affirme subir l'une au moins de ces perturbations du sommeil "presque tous les jours". Ces résultats, qui proviennent de l'édition 2010 de l'enquête nationale Santé et itinéraire professionnel (SIP), montrent bien, s'il en était besoin, que de nombreux salariés sont confrontés à un sommeil trop court ou de mauvaise qualité.

Un peu tout le monde

De qui s'agit-il ? En matière de durée de sommeil trop courte, un peu tout le monde ; les différences entre les deux sexes, entre les âges, entre les groupes sociaux sont de deux à trois points de pourcentage selon l'item de réponse que l'on retient. En matière de prévalence des troubles, les écarts sont plus nets : la proportion des enquêtés déclarant des troubles "plusieurs fois par semaine", voire "presq...

Nous sommes heureux que vous aimiez nos contenus.
Vous ne possédez pas d'abonnement à Santé & Travail.

Abonnez-vous pour accéder aux contenus numériques.

Découvrez nos offres à destination des étudiants et des institutions.

Abonné-e : Connectez-vous