
C’est un risque professionnel aussi vieux que l’industrie mais qui, depuis plusieurs années, passe sous les radars de la prévention. Il endommage pourtant chaque année les capacités auditives d’environ 26 000 salariés. Sans compter les assignés à l’open space, qui éprouvent des nuisances sonores causant de la gêne dans l’exécution de leurs tâches, mais aussi de la fatigue, des troubles du sommeil, voire des pathologies cardiovasculaires. Cette banalisation du « risque bruit » est d’autant moins acceptable que la technologie pour faire la guerre aux décibels a fait des progrès. Il n’est pas d'espace professionnel qu’on ne puisse isoler phoniquement. Mais cette prévention collective n’a pas la faveur des employeurs, qui croient remplir leurs obligations réglementaires en misant sur les casques antibruit et autres bouchons d’oreille. Or, on connaît les limites de ces équipements de protection individuelle, que les salariés enlèvent quand ils sont inconfortables ou entravent les échanges avec des collègues. Pourtant, il est possible de faire baisser d’un ton les lieux de travail.