
Sur le risque chimique, on a l'impression que la prévention a toujours un train de retard. Comme si les catastrophes sanitaires passées – amiante et chlordécone – ou annoncées – perturbateurs endocriniens et nanomatériaux – n'occasionnaient pas de prise de conscience ou de sursaut. La progression des connaissances scientifiques et de l'évaluation des risques ainsi que l'évolution des modalités d'exposition devraient pourtant imposer un cadre réglementaire plus strict et des pratiques professionnelles plus ambitieuses pour protéger les salariés. Le lobbying des industriels, la faiblesse des moyens des organismes de contrôle et des agences sanitaires, la pression sur l'emploi constituent autant d'obstacles à la réduction des risques. Il devient urgent de changer de modèle de prévention.